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Un palais de papier

Blog lecture, avis & chroniques

As de pique de Faridah Àbíké-Íyímídé

"Lorsque deux étudiants de l'Académie Niveus, Devon et Chiamaka, sont sélectionnés pour faire partie des préfets de terminale, il semble que leur année débute de manière incroyable. Non seulement cela aura fière allure sur leurs candidatures universitaires, mais ils se retrouvent ainsi en lice pour devenir major de promotion. Cependant, peu de temps après l'annonce, quelqu'un qui se fait appeler As commence à faire circuler des messages pour révéler des secrets sur les deux préfets. Des rumeurs troublantes qui bouleversent leurs vies et menacent tout ce qu'ils avaient soigneusement planifié. Ce qui ressemblait au début à une mauvaise farce se transforme rapidement en un jeu dangereux aux terribles conséquences. Devon et Chiamaka pourront-ils arrêter l'inquiétant As avant que les évènements ne prennent une tournure mortelle ?"

De Saxus - 442 pages

J'étais pleine d'espoir en ouvrant ce titre, mais j'ai malheureusement vite déchanté devant ce qui s'apparente avant tout à une sorte de réécriture de Gossip Girl et Pretty Little Liars à la sauce dark academia

Nos deux héros représentés sur la couverture sont Devon et Chiamaka. Ils sont tous les deux d'excellents élèves de l'académie Niveus, un lycée privé prestigieux qui n'accueille quasiment que le fleuron de la haute société de la ville dans laquelle se déroule l'action, ville que l'autrice ne nommera d'ailleurs jamais par choix de neutralité, comme elle l'explique en début d'ouvrage. Leur autre point commun ? Ils sont tous les deux Noirs, dans un établissement à dominante Blanche. 

Cela ne leur vaut, a priori, aucune discrimination. Tous les deux sont représentants des élèves, et Chiamaka compte même parmi les élèves les plus populaires au sein de l'institution. Pourtant, il va suffire qu'un harceleur anonyme commence à répandre quelques menus secrets à leur sujet à tous les deux pour que leurs vies respectives s'effondrent peu à peu. Et cela va démontrer le véritable visage de leur camarade… tous racistes

Bon. Comme je vous le disais au-dessus, et l'autrice l'assume pleinement puisqu'elle aborde cela dès la préface, il y a une inspiration très claire ici de deux séries adolescentes : Gossip Girl et Pretty Little Liars, dès séries dominées, il est vrai, par un casting majoritairement Blanc, encore que GG compte dans sa distribution principale l'actrice Jessica Szohr. J'ai senti aussi une énorme inspiration du film Get Out. Mais la ressemblance est trop frappante : reprise du principe du harcèlement via un messager anonyme, personnage principal qui a une mort sur la conscience, ami(e)s en faux-semblants et j'en passe. Je comprends le besoin de réécrire ces univers pour se les réapproprier, toutefois, nous sommes davantage ici sur un processus de fan fiction que dans un roman à part entière ! Personnellement, cela m'a énormément gêné. 

De même, j'ai trouvé les personnages principaux assez creux. L'injustice de ce qu'il leur arrive n'est finalement que le seul de leur trait de caractère. Il m'a manqué de la profondeur dans leur caractère, dans leur quotidien aussi. Je n'ai pas eu l'impression d'assister à deux descentes aux Enfers, parce que tout était trop improbable, trop grandiloquent, trop didactique aussi, pour y croire… Comme dans les séries dont ce roman est inspiré, finalement, qui ne brillent pas par leurs qualités scénaristiques. 

Voilà, je suis carrément dure dans mes propos, mais l'autrice aurait pu proposer tellement plus fort et pertinent, par exemple en s'accrochant à ce qu'il a pu arriver aux anciens élèves Noirs de l'académie, là où cela est trop survolé. Ici, j'ai eu l'impression de lire une enfilade de "tropes" à la mode sur la forme, avec pas grand-chose à retenir dans le fond.

En grandissant, j’ai compris très vite que les gens détestent qu’on les traite de racistes bien plus qu’ils ne haïssent le racisme en soi.

En bref… Grosse déception me concernant.

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