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Un palais de papier

Blog lecture, avis & chroniques

Je vais vivre, Lale Gül

« Comment une jeune fille née de parents turcs aux Pays-Bas, élevée dans un islam rigoriste en désaccord avec les usages de l’école, gagne-t-elle son indépendance ? Et, à quel prix ? Cette question, Büsra tente d’y répondre depuis l’adolescence par une révolte de tous les instants. À présent étudiante en littérature à l’université d’Amsterdam, réfugiée chez sa grand-mère qui la défend contre le reste de sa famille, elle navigue comme elle peut entre les diktats traditionalistes, ses amours secrètes, la fac, son petit boulot de serveuse, l’islamophobie d’une partie des Néerlandais et son aspiration à plus de liberté. Avec un humour cinglant porté par une langue querelleuse et brillante, Büsra se raconte et tente de tracer son propre chemin. Je vais vivre, premier roman de Lale Gül inspiré de sa vie, a suscité polémiques et menaces de mort dès sa sortie aux Pays-Bas. Preuve s’il en faut de l’importance cruciale de ce récit brûlant, un cri du cœur adressé à toutes les femmes en lutte pour leur émancipation. »

Fayard - 384 pages

[Service presse, obtenu via la plateforme Netgalley.]

C'est la couverture de ce roman qui m'a d'abord tapé dans l'œil, avec cette jeune femme fière — l'autrice, la tête haute et ce titre en jaune, comme une affirmation : Je vais vivre.

Dans ce premier récit, la jeune écrivaine néerlandaise d'origine turque Lale Gül nous raconte son histoire, par le prisme d'un personnage de fiction qu'elle nomme Büsra. L'histoire d'une jeune femme élevée en vase clos dans une famille musulmane extrêmement rigoriste, qui découvre à l'adolescence d'autres univers, la poussant à s'interroger sur la manière dont elle a véritablement envie de vivre sa propre existence. 

Religion, oppression de la femme, influence du parti très conservateur d'Erdogan sur les Turcs européens, vie en communauté très resserrée, mais aussi politique locale : ce que nous raconte Lale Gül ici est particulièrement enrichissant. C'est une véritable plongée dans un univers qui ne laisse pas de place à l'émancipation ni à la formation des idées, tant le quotidien est cadré et rythmé par l'omniprésence de la pratique religieuse et le regard des autres.

L'écriture de l'autrice m'a pris à la gorge dès le début. C'est un peu comme si elle jetait toutes les choses qu'elle souhaite dire dans un souffle, d'une traite, avec une violence et une rage que l'on ne peut que comprendre au fur et à mesure de notre lecture. Une très belle découverte, parfois un peu dense, mais qui est tout à fait l'incarnation de l'importance de la lecture comme moyen de s'enrichir de nouvelles perspectives et de prendre de la hauteur.

(...) Defne apprend vite, elle a reconnu son erreur et s'est repentie. Il faut dire que chaque enfant est comme un tonneau qui sonne creux : on peut télécharger dedans tout ce qu'on veut. Personne n'entre dans la vie en étant intolérant. L'humain se complaît simplement à diriger ses flèches vers celles et ceux qui lui ressemblent le moins ou qu'il ne comprend qu'à peine, voire pas du tout. La civilisation n'est rien d'autre que ce qui doit brider cette inclination. La civilisation, c'est se comporter mieux que ce que l'on est.

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C
Merci pour la découverte, j'aime bien lire ce genre de livres. <br /> Je te souhaite une bonne journée !
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