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Un palais de papier

Blog lecture, avis & chroniques

Arcadia Bell, tome 1 : Transpercer les ombres de Jenn Bennett

"Un soir, son passé lui explose en pleine figure. Elle tombe sur un flash info à la télévision : ses parents, des adeptes de la magie noire accusés d’avoir assassiné des membres éminents de plusieurs Ordres magiques, ont refait surface.

Les ennemis publics numéro un sont de retour !

Sauf qu’ils ont toujours clamé leur innocence. Il est peut-être temps pour Arcadia de faire éclater la vérité. De toute façon, elle n’a plus le choix : si elle ne fait rien, elle sera livrée à Luxe, le plus puissant des Ordres magiques, qui réclame la tête de ses parents, et à défaut, la sienne. Et le pire ? Elle n’a que deux semaines pour sauver sa peau. Une partie de plaisir…

Pour avoir une chance de s’en sortir, elle doit faire appel à l’exaspérant Lon Butler. Elle le sent, ce démonologiste aussi arrogant que mystérieux cache bien des secrets. Une course contre-la-montre s’engage, et cette fois, la fuite n’est pas une option."

Alter Real - 432 pages

Comme cela faisait longtemps que je n'avais pas lu de la fantasy urbaine ! Il me semble que pas un seul livre de ce genre n'a, l'année dernière, trouvé sa place dans ma PAL, regrettablement. 

Arcadia Bell, c'est le nom de l'héroïne que nous allons suivre ici. Cette dernière est la gérante, avec sa seule amie, d'un bar dans le style tiki ayant la petite particularité de ne recevoir quasiment qu'une clientèle démoniaque. En effet, nous sommes dans ce roman dans un monde qui est contemporain au nôtre, certes, mais dont une partie de la population à du sang démoniaque plus ou moins délayé avec les générations. 

Arcadia ne s'est cependant pas toujours prénommée ainsi. En effet, elle répondait autrefois au nom de Seléne. Mais ça, c'était avant que ses parents ne soient accusés à tort d'être des tueurs en série ultra-dangereux, déjà magiciens réputés de surcroît. Ainsi ont-ils pris tous les trois des itinéraires séparés en changeant d'identité pour échapper au FBI. Arcadia aussi est une magicienne, plutôt efficace d'ailleurs, et lorsque ses parents sont repérés à nouveau par les autorités, la voici obligée à chercher le maximum de preuve afin d'établir une bonne fois pour toutes leur innocence. 

C'est ainsi qu'elle va faire la connaissance du principal protagoniste masculin de cette histoire, Lon Butler. Un propriétaire terrien, photographe professionnel au civil, mais démon très puissant en privé, qui va l'aider dans sa quête de preuves. 

La synergie entre les deux protagonistes est l'un des points clés du roman, et je dois dire qu'elle est diablement réussie. Il n'y a ni overdose de réparties, ni pléthore de scènes scabreuses. Non, nous avons ici deux adultes qui vont apprendre mutuellement à se connaître tout en résolvant un mystère tout de même assez épais tournant autour de l'identification d'un démon précis. L'équilibre entre leur potentielle romance et l'intrigue plus globale du roman est parfait, vraiment. Jenn Bennett ne délaisse jamais l'un au profit de l'autre, ce qui rend l'ensemble réellement plaisant à lire. D'autant que les personnages principaux sont consistants et ne sont pas l'incarnation de clichés mille fois éculés.

Côté écriture, la plume m'a aussi beaucoup plu. Le style n'est pas trop "parlé" ou haché comme cela arrive souvent dans ce genre littéraire. Jenn Bennett a bien bossé son texte pour le rendre fluide, avec un bon équilibre entre les dialogues et les phases plus descriptives. Elle ne révolutionne rien et n'apporte pas spécialement de renouvellement au genre, mais son classicisme est efficace. J'espère que les trois tomes suivants seront de cet acabit !

Transpercer les ombres m'aura donc fait passer un très bon moment de lecture. Ce n'est pas un coup de cœur, mais si vous aimez l'urban fantasy, vous pouvez y jeter un œil : bon moment garanti.

— Mais maintenant que vous en parlez, quel âge avez-vous ?
— Quarante-deux ans. Et vous ?
— Vingt-cinq.
— Vingt-cinq ? Seigneur. J’étais plus âgé que ça à la naissance de mon fils.
— Vous avez un fils ? J’en déduis que la chasteté n’était pas trop votre truc, hein ?
Il rit, et pour la première fois, c’était un son plaisant. Exempt de toute moquerie.
— Je n’ai pas fait vœu de chasteté. Je n’ai jamais vraiment eu l’intention de devenir prêtre, m’expliqua-t-il. Et oui, j’ai un fils. Il a treize ans. Il est plus proche de votre âge que moi.

En bref… Un roman urban fantasy travaillé, qui s'avère un excellent divertissement. Ne boudez pas votre plaisir !

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