Quelqu'un à qui parler, Grégory Panaccione (d'après le roman de Cyril Massarotto)

"Samuel broie du noir. Et il y a de quoi ! Il est célibataire, vit dans un petit appartement sous un toit de Paris et se morfond dans un travail qui ne le passionne pas… Seul chez lui le soir de son anniversaire, Samuel s'amuse à appeler le seul numéro qu’il connait par cœur, celui de sa maison d’enfance. À sa grande surprise, quelqu’un décroche : lui-même. Le petit Samuel, 10 ans, qui rêve d’être footballeur, de voyager et d’écrire des romans pour impressionner les filles… Comment garder la tête haute quand on doit avouer à l’enfant qu’on était qu’on n’a réalisé aucun de ses rêves ? Il est temps pour Samuel de reprendre sa vie en main…"

Le Lombard - 256 pages

Quelqu'un à qui parler est une bande dessinée que l'on m'a conseillée il y a peu, alors que j'étais à la recherche de "one-shot" plutôt contemporains au sein du neuvième art. 

Un conseil avisé, qui m'aura permis de passer un doux moment. Tout est dit dans le résumé ; cette drôle de correspondance téléphonique est le point de départ pas banal d'une profonde remise en question de la part d'un adulte qui se rend compte qu'il passe complètement à côté de la possibilité d'être heureux. 

Ce postulat de départ fantastique est bien amené, bien entretenu tout du long, mais aussi - et c'est important avec ce genre d'histoire - bien achevé, malgré une fin enchaînant une série de rebondissements quelque peu grossiers.

Reste que l'émotion nous cueille peu à peu face à une question que nous nous sommes toutes et tous posé un jour ou l'autre : que penserait l'enfant que j'étais de ma vie actuelle ? Ai-je "réussi" ? Suis-je accompli ? Autant d'interrogations universelles qui font que cette bande dessinée fait mouche et se lit aisément. 

Au sujet du dessin, j'ai lu à ce sujet pas mal de critiques plutôt négatives. Personnellement, je l'ai beaucoup apprécié et il m'a même semblé qu'il pourvoyait bigrement au dynamisme de cette histoire, notamment en saisissant sur chaque visage les bonnes expressions au juste moment. 

En résumé, c'est une BD très "feel good", à même de plaire au plus grand nombre.