C'est comme ça que je disparais, Mirion Malle

« C'est comme ça que je disparais aborde la question de la santé mentale et de la dépression à travers le personnage de Clara, jeune québécoise qui surnage depuis sept ans. »

La ville brûle - 208 pages

Après une découverte tout à fait en demi-teinte de la bédéiste Mirion Malle l'année dernière, avec le titre Commando culotte, j'ai jeté mon dévolu sur cette BD que l'on m'a vanté à plusieurs reprises. Ainsi, j'ai bien fait de ne pas rester sur ma première impression très moyenne, car C'est comme ça que je disparais a été une très belle découverte, sensible et juste. 

Mirion Malle, par le biais d'un personnage fictif, mais dans une démarche tout à fait autobiographique, évoque ici les affres de la dépression, maladie trop souvent dépréciée ou incomprise — bien que les choses tendent à s'améliorer ces dernières années.

Clara, l'héroïne, n'est pas une personne isolée socialement ou encore en grande situation de précarité, pas la personne dépressive des clichés qui ont la dent dure. Pour autant, la sensation de n'être qu'une coquille vide, sans joie ni peine, est là. C'est ainsi l'occasion de déconstruire un par un nos préjugés, d'aborder "l'égoïsme" dans lequel on peut se sentir plonger, comment cela nourrit encore plus le mal-être, notamment vis-à-vis des amis ou des proches qui ont besoin de nous. Le sentiment de solitude rendu ici est particulièrement puissant, et c'est en lisant ce genre d'œuvre que l'on prend toute la mesure de l'aspect empathique et « éducatif » dirais-je de la lecture. Si le sujet vous fait un peu peur, sachez que ce texte n'est toutefois pas dénué d'un certain espoir.

Une BD à mettre entre toutes les mains.