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Un palais de papier

Blog lecture, avis & chroniques

Le cirque des merveilles, Elizabeth MacNeal

« Angleterre, 1866. Nell vit rejetée de tous à cause des taches de naissance qui constellent son corps. Lorsque le Cirque des Merveilles de Jasper Jupiter plante son chapiteau non loin de chez elle, son existence bascule : son père la vend au propriétaire comme nouveau phénomène de foire. Contre toute attente, la jeune fille voit son horizon s’élargir. Elle se lie d’amitié avec les autres artistes et se prend d’affection pour Toby, le « photographiste ». Elle qui n’a connu que l’obscurité entre enfin dans la lumière et c’est un véritable triomphe. Mais, que lui arrivera-t-il le jour où son succès menacera d’éclipser celui de l’homme qui l’a achetée ? »

Pocket - 504 pages

[Service presse, obtenu via la plateforme Netgalley.]

Bien que je ne sois pas spécialement adepte habituellement des récits portant sur les "Freaks", ces hommes et femmes exhibés dans les arts forains de la seconde moitié du XIXᵉ siècle et même au-delà, ce récit me tentait. Avant tout pour découvrir une autrice dont le précédent roman avait été auréolé de bons retours, mais aussi parce que ce roman choisit pour cadre non pas les États-Unis, mais l'Europe, et plus particulièrement l'Angleterre de la reine Victoria, par ailleurs très adepte de ce genre de spectacle. 

Ainsi, autant vous dire qu'Elizabeth MacNeal sait y faire pour nous plonger dans le quotidien souvent difficile d'une troupe de cirque pas comme les autres. Les deux frères à sa tête entretiennent une relation amour/haine étrange, sur fond d'un lourd secret les ramenant à leur passé de soldats lors de l'horrible guerre de Crimée. Les membres de la troupe, eux, ont souvent été vendus contre leur gré. Pourtant, ils restent, car leur différence ne leur valait jusque-là que quolibets et discriminations en tout genre dans leurs bourgs d'origine. Les animaux, malgré les soins, sont chichement nourris et dépérissent. 

L'ambiance historique est véritablement au cordeau, ce que la postface de l'autrice elle-même nous explique d'ailleurs fort bien, prouvant que son travail de documentation a été plus qu'efficace. Pour tout cela, ce titre est très intéressant et nous amène à réfléchir sur la position étonnante de ces artistes forcés.

Il m'a cependant manqué une chose capitale, selon mon goût en tout cas : l'émotion. Elizabeth MacLean est si précise dans son écriture qu'elle en délaisse l'empathie que l'on peut ressentir envers les personnages. À aucun moment, je ne me suis sentie impliquée de près ou de loin auprès d'eux dans cette histoire. Il s'établit tout du long une sorte de froideur distancié qui a fait que j'ai eu beaucoup de mal à lire ce titre sans perdre de temps à autre mon attention ou mon intérêt.

Le cirque des merveilles vaut tout de même le coup pour ce sujet des arts forains que l'autrice aborde avec brio, ainsi que pour son envie de soulever un questionnement quant à cette période historique compliquée. 

L'émerveillement s'empare d'elle et l'embrase. Le cirque va venir ici, dans leur petit village. Il plantera ses piquets dans les champs blanchis par le sel derrière eux, éclaboussera le ciel de couleurs magnifiques, déversera des lanceurs de couteaux, des animaux exotiques et des filles qui se pavaneront dans les rues comme si celles-ci leur appartenaient.

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C
Ah celui-ci ! il faut que je le lise ! <br /> Bonne journée !
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W
Merci, à toi aussi !