Ces plaisirs violents, tome 1 de Chloé Gong

"Roméo et Juliette dans la Chine tourmentée des années 1920.

De retour à Shanghai, après des études aux États-Unis, Juliette est l'héritière d'une famille chinoise à la tête d'un clan mafieux. Roma, quant à lui, est l'héritier de la famille des Montagov, d'origine russe, qui dirige le clan rival. Bien que tout les destine à être ennemis, Roma fut le premier amour de Juliette. Dans cette période trouble de l'histoire, Shanghai est une plaque tournante où la rivalité entre les deux familles, l'opposition entre les factions politiques nationalistes et communistes, et la concurrence que se livrent les pays européens impérialistes sont à leur paroxysme. Pour corser la situation, un monstre fait son apparition en ville et diffuse une maladie mortelle.

Ces plaisirs violents est un récit à suspense dans lequel Juliette et Roma devront renouer et surmonter tout ce qui les sépare pour sauver à la fois leurs familles, leurs affaires et la ville."

Sabran - 544 pages

Aïe, aïe, aïe, encore une déception ce mois-ci. Et je vous avoue être particulièrement attristée de ne pas avoir accroché à ce roman, dont j'étais pourtant certaine qu'il me plairait.

Ces plaisirs violents nous racontent l'histoire de deux jeunes gens de dix-neuf ans, Roma et Juliette. Les prénoms vous semblent vaguement familiers ? Normal, puisqu'il s'agit d'une réécriture très libre du classique Roméo & Juliette. Sauf qu'ici, l'histoire se déplace dans le Shanghai des années 20 et se drape au passage d'une touche de fantastique. Nos deux amants/ennemis sont ainsi chacun les successeurs de leur clan mafieux respectif, et sont donc antagonistes sur le papier. Cependant, ils vont devoir collaborer alors qu'un mal étrange, surnaturel et meurtrier se répand comme une traînée de poudre dans les rues de la ville. 

On nous évoque dans le résumé les sujets du colonialisme, de l'impérialisme, des changements politiques dans une métropole en perpétuelle mutation ; pourtant, ma grande déception concernant ce roman réside principalement ici. En effet, je m'attendais à un contexte hyper étoffé, riche, profond… Et rien. La ville ne "vit" pas, les descriptions sont trop peu nombreuses pour qu'on en ressente les odeurs, les bruits et même l'époque, ce qui est tout de même plutôt fâcheux dans le cadre d'un roman historique. Oui, la plume de l'autrice Chloé Gong est très jolie et bien traduite ; les tournures de phrases sont agréables, possédant un vrai "ton" qui confère de la personnalité à ce roman. Pour autant, cela ne fait pas tout, et le contenu en lui-même est trop pauvre par rapport à ce qui nous est vendu dans le résumé. 

D'autant que le récit est tout de même plutôt longuet. Il y a par exemple beaucoup de répétitions, de ressassements de la part des personnages. On y introduit des thématiques importantes telles que le féminisme ou encore le racisme, mais avec des phrases posturales qui ne creusent pas le fond du sujet. Ainsi, à aucun moment ne me suis-je attachée aux personnages ou même n'est entrée en empathie avec eux. Il faut bien une centaine de pages pour que l'action démarre, et celle-ci ne s'avère en plus pas très rythmée. C'est donc avec peine que je suis parvenue à la fin, qui m'a, cerise sur le gâteau, semblé particulièrement capillotractée. 

Bref, vous l'aurez compris, je suis passée complètement à côté de ce titre, et ne lirai pas la suite. Pour autant, je ne déconseille pas ce roman formellement : je pense qu'il peut plaire à un lectorat qui en attend peut-être moins que moi en termes de détails. Sachez toutefois que la romance, si l'on peut dire ça, se trouve totalement en arrière-plan.

Je n'arrive pas à comprendre, souffla-t-elle. Tu me détruis puis tu m'embrasses. Tu me donnes des raisons de te haïr, puis tu me donnes des raisons de t'aimer. Est-ce un mensonge, ou la vérité ? Est-ce une ruse, ou l'expression sincère de tes sentiments ?

En bref… Grosse déception me concernant.