Elfes, tome 1 : Le crystal des Elfes bleus de Istin/Duarte

"Les Elfes bleus d’Ennlya, une petite ville portuaire du Nordrenn, ont tous été massacrés ! L’Elfe bleue Lanawyn et Turin, un homme réputé, enquêtent alors que toutes les pistes mènent vers un clan d’Yrlanais, ces Hommes du nord qui haïssent les Elfes.

Dans la cité île Elsemur, Vaalan une jeune Elfe bleue passe l’épreuve de l’eau des sens. La mère prophétesse voit son avenir proche, un avenir lié au crystal sacré. « Celui qui contrôle le crystal, contrôle l’océan. » Cette annonce fait grand bruit et il se murmure que Vaalann pourrait être le messie que les Elfes bleus attendent depuis plusieurs générations…"

Soleil - 48 pages

La parole qui revient le plus souvent lorsque l'on parle d'Elfes ou même de Nains ou autres sous-séries du Monde d'Aquilon, est celle arguant de la beauté des illustrations. Et pour qui aime la BD classique, c'est vrai qu'ici, on en prend clairement plein les yeux ! 

Lue à sa sortie dans un désordre total de ma part, Elfes méritait donc que je m'attelle à une relecture des plus sérieuses. Et puisqu'il faut bien commencer quelque part, sans surprise, je choisis le premier tome, le fondateur, celui qui va lancer les hostilités en 2013 et devenir un succès éditorial massif. 

Nous avons ici affaire à une trame tout à fait classique en fantasy. D'un côté, un duo composé d'une Elfe bleue et d'un humain enquête sur un meurtre de masses commis dans une ville Elfique. De l'autre, une jeune femme apprend qu'elle est l'Élue d'une sorte de prophétie, celle qui pourra à nouveau porter le "crystal bleu" du titre, permettant de contrôler l'élément eau et rendant de ce fait quasi invincible. Ces deux points de vue, qui ont a priori peu en commun, vont pourtant se rejoindre lorsqu'un peuple d'Humains belliqueux va décider de déclarer la guerre aux Elfes bleus. 

"Pour qui aime la BD classique, on en prend plein les yeux", disais-je au-dessus. Mais pour qui aime la fantasy aussi ! Quel plaisir de voir des paysages imaginaires somptueux, des édifices travaillés et des créatures magnifiés sous le crayon de l'illustrateur. Je me suis littéralement pâmée sur chaque page. C'est riche en détails de toute sorte, tant et si bien qu'on s'immerge à peu près immédiatement dans cette ambiance toutefois plutôt glauque et violente. 

À côté de cette beauté, le scénario tient lui aussi la route. J'ai aimé les échanges entre les différents peuples, qui donnent le ton sur les potentiels évènements à venir, ainsi que la manière de caractériser chacun. Je pense tout particulièrement aux Orcs, non dénués d'humour lorsqu'il s'agit de rire des clichés à leur sujet. Il y a aussi cette idée de faire de chaque rencontre une occasion de davantage se comprendre, puisque chacun est pétri de préjugés face à l'autre, justifiés ou non. Ainsi, le scénariste nous offre-t-il un monde particulièrement vivant et intelligent.

Après, en toute honnêteté, ce n'est pas un titre qui révolutionne la fantasy en BD ou quoique ce soit. Néanmoins, l'ensemble est bon et il serait fort dommage de s'en passer.

En bref… Excellente lecture, hautement qualitative.