Cultissime de Mariana Zapata

"Lorsque Reiner Kulti, l’icône internationale du football, devient l’entraîneur de son club, Salomé exulte. Elle va côtoyer de près celui qu’elle vénère depuis toute petite et vivre un rêve éveillé ! Mais, une semaine à peine après le début des entraînements, la désillusion est totale. Son héros se révèle distant, voire insaisissable. Comment Salomé a-t-elle pu fantasmer sur cet homme glacial ? Hors de question pour autant d’abandonner la partie et de regagner le banc de touche. Car elle compte bien se dépasser pour impressionner le cultissime Reiner…"

J'ai lu (pour elle) - 632 pages

Je commence souvent mes articles par ce poncif, mais : cela faisait un bon moment que je souhaitais découvrir l'œuvre de Mariana Zapata, surnommée par ses lectrices "la reine du slowburn". Et à ce niveau-là, j'ai été servie… et même un peu à l'excès. 

Cultissime tient son titre de son protagoniste masculin principal, Reiner Kulti. "K"ultissime, car c'est un joueur de football allemand légendaire, désormais à la retraite et hors des radars depuis quelques années. Salomé, l'héroïne, en a fait son idole de jeunesse et son premier amour irréel d'adolescente ; il est celui qui l'a toujours motivée à aller plus loin dans sa passion du foot. Dorénavant, la jeune Américaine évolue au niveau professionnel en club — bien qu'en tant que femme, cela ne suffise pas à joindre les deux bouts — en ligue professionnelle américaine. 

Alors qu'après une pause estivale bien méritée, Salomé et ses coéquipières reprennent l'entraînement, elles découvrent avec surprise qu'elles vont avoir un nouvel entraîneur adjoint : Kulti lui-même. Qu'est-ce qu'un joueur de sa trempe vient donc faire là ? D'autant qu'elles vont rapidement déchanter face à son attitude hautaine et malpolie. 

Une romance dans un milieu sportif ? J'étais plutôt dubitative — surtout face au nombre de pages — mais j'ai pourtant passé un bon moment. L'ensemble n'était pas exempt d'écueils, loin de là, mais il faut admettre que le cadre est hyper convaincant. Mariana Zapata investit pleinement le cadre sportif de son récit, avec la discipline, les sacrifices et les difficultés que ce choix de vie présente. Elle fait de Salomé un personnage fort, déterminé, au caractère franc et bien campé, avec de belles valeurs et une maturité certaine. Cela m'a beaucoup plu, d'autant qu'on prend aussi le temps de parler un peu des difficultés propres aux sportives féminines (et en premier lieu : $$ !) qui sont des femmes devant se battre au quotidien pour pratiquer leur passion aussi professionnellement que les hommes. 

J'ai en revanche, et c'est toujours un peu fâcheux en romance, moins aimé le personnage de Reiner Kulti, qui manque selon moi clairement de profondeur. Il "incarne" son rôle, certes, mais j'ai eu la sensation de l'effleurer en tant que personne, au mieux, et n'ai donc pas forcément pu vibrer comme je l'aurais souhaité, ni comprendre exactement ce qui se nouait parfois en termes de sentiments. D'autant que le slowburn est très — trop — slow, avec une romance se concentrant dans les derniers chapitres. Assurément, c'est génial de voir deux héros se lier d'amitié, apprendre à se connaître, mais là, pour le coup, ça m'a surtout donné une sensation de fin abrupte. Scène olé olé et zou, on remballe. Je n'ai pas eu la sensation d'une montée en tension quoi. 

Cependant, comme je le disais au-dessus, c'était tout de même assez qualitatif, bien dans l'humeur du moment disons (lecture sur le balcon & soleil de printemps). Ne serait-ce que pour la plume agréable et ce cadre sportif travaillé, pas choisi au hasard et exploité pleinement, ça vaut le coup.

Le problème avec les hommes, ou les mâles en général — et je l'avais découvert au cours de ma vie — c'était leur grande bouche. Un requin-baleine, ce n'est rien en comparaison du gars moyen accompagné d'un copain ou deux. Honnêtement.

En bref… Bonne première lecture de Mariana Zapata, que je prendrai le temps de découvrir à l'occasion via un autre roman.