Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Un palais de papier

Blog lecture, avis & chroniques

Roches de sang d'Olivier Bal

"2019, Londres. Dans un appartement donnant sur la Tamise, la police retrouve le cadavre d'un homme égorgé. Un milliardaire serbe. L'agent d'Europol, Marie Jansen qui enquêtait sur lui, est intriguée par une inscription tracée en lettres de sang : "Che la mia ferita sia mortale". Marie, qui a grandi en Corse, sait ce que veulent dire ces mots : "Que ma blessure soit mortelle". Commence alors pour elle une terrifiante enquête qui l'amènera jusqu'au repaire du parrain, le "balafré'.

1993, Corse. Après avoir fui son île, Ange Biasini est obligé de revenir en Corse. Il y retrouve son jeune frère, Théo, qui a besoin de ses talents d'ancien apnéiste professionnel pour monter une série de cambriolages pas comme les autres : trois braquages de yachts de milliardaires. Sauf qu'ils vont se retrouver confronter à ce qu'ils n'auraient jamais dû voir…"

XO - 471 pages

Je ne lis pas énormément de romans policiers en règle générale, mais le temps automnal aidant, je dois confesser que j'ai eu envie de me plonger dans une histoire à la fois tortueuse et sombre, et à la fois portée sur l'action et les péripéties. J'ai donc jeté mon dévolu sur Olivier Bal, un auteur dont j'entends le plus grand bien dans le genre depuis déjà pas mal d'années, et plus particulièrement sur ce titre, qui a l'avantage d'être un one-shot

L'histoire se déroule grossièrement sur deux temps : tout d'abord, en 1993, suivant l'histoire d'une bande d'amis corses ayant bien du mal à s'extraire des magouilles qui pourraient les faire plonger ; puis en 2019, auprès d'une enquêtrice française d'Europol, Marie, chargée d'élucider une série de crimes ayant pour singularité d'être signée d'une phrase en langue corse, en lettres de sang. 

L'ambiance est, dès la première moitié, hyper prenante. Franchement, on s'y croirait ! J'ai découvert entre ces pages la Corse, terre chargée d'une histoire tourmentée, d'un œil neuf, tout autant que ces personnages qu'on aimerait répugner pour leur violence et leur lâcheté, mais auxquels on s'attache en quelque sorte, sur le sentier de leur rude rédemption. Quant à la partie relative à Marie, elle y campe une héroïne paradoxale, prise entre une vie de famille dont elle ne maîtrise pas les codes et une carrière professionnelle à laquelle elle donne beaucoup trop d'elle-même. C'était plutôt grisant de la suivre dans son cheminement mental, avec cette enquête qui, finalement, est très liée à son histoire personnelle, comme on va diligemment s'en douter. 

Il y a aussi dans ce roman des éléments qui m'ont moins plu. Par exemple, l'enquête en elle-même, qui en définitive s'avère un peu invraisemblable, un peu "série-tv.iesque" : les rebondissements sont gros, tout comme les ficelles. Toutefois, il me faut avouer que cela participe aussi à l'aspect divertissant du roman. En revanche, je n'ai pas du tout adhéré à la légère touche… mystique ? fantastique ? ésotérique ? Je ne saurai pas trop comment qualifier ça. Disons que j'aurais aimé que ce roman reste davantage terre-à-terre, parce que là ça faisait un peu cheveu sur la soupe et pas cerise sur le gâteau. Pour autant, ça n'a pas foncièrement nui à mon plaisir de lecture non plus, disons que cela m'a fait lever les yeux au ciel deux ou trois fois.

Voilà. C'est une chronique un peu décousue ^.^ ! J'ai fait l'erreur de ne pas le chroniquer immédiatement après lecture, mais le lendemain, et quand c'est comme ça, je peine toujours à trouver mes mots.

Elle a quelque chose dans les yeux, cette gamine. Comme si elle était déjà vieille à l'intérieur. Comme si elle avait déjà vécu mille vies. Il repense à ce proverbe corse : "duv'ell' ùn ci hè zitelli si spenghje un Lume." Où il n'y a pas d'enfants, la lumière s'éteint.

En bref… Un bon moment de polar, malgré quelques écueils.

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article