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Un palais de papier

Blog lecture, avis & chroniques

Le petit frère de JeanLouis Tripp

"En 1976, l'auteur, 18 ans, passe les vacances d'été en famille lorsque son petit frère de 11 ans décède après avoir été renversé par une voiture. J.-L. Tripp relate ce tragique accident, ses conséquences pour lui et ses proches, le sentiment de culpabilité qui l'étreint ainsi que son travail pour faire son deuil."

Casterman - 344 pages

De l'auteur, j'ai eu le plaisir de découvrir cette année le premier tome de la série Magasin général, cosigné avec Loisel. Si ici, il se trouve seul au dessin et au scénario, c'est parce que ce one-shot est autobiographique et donc bien trop personnel pour être confié aux mains et aux idées d'un autre.

Triste histoire en effet que celle de son petit frère Gilles, décédé dans un tragique accident de la route, au cœur d'un été insouciant des années 1970. Après l'horreur, il y a le deuil et les plaies béantes qui s'ensuivent et ne se ferment jamais réellement.

Ainsi, JeanLouis Tripp va-t-il remonter le fil de toute cette histoire en se mettant en scène dans le passé, mais aussi dans le présent, recoupant ses propres souvenirs avec ceux des membres de sa famille.

Nous avons ici un album dans lequel l'émotion transparaît certes à toutes les pages, mais elle est celle d'un homme qui a fait la paix avec ce drame, qui a mûri — j'imagine — ce projet depuis de nombreuses années sous différents prismes (colère, tristesse…) jusqu'à ce qu'il atteigne finalement cette hauteur de vue. Ainsi, les réflexions sur le deuil, les rapports familiaux ou encore les traumatismes sont-elles d'autant plus percutantes, car faites dans une globalité propice à une introspection que je qualifierais de sereine.

Le dessin m'a beaucoup plu. J'aime ce style qui n'est pas foncièrement "beau" au sens classique du terme, mais qui croque la vie de ses personnages avec panache. Ça colle parfaitement à la multitude d'émotions qui traversent ces pages, puis certaines planches de pleine page sont d'une beauté sidérante, avec des angles de vue originaux et inédits (pour celles et ceux qui l'auraient lu, je pense notamment à la pleine page reprenant l'entrée dans le cimetière).

Finalement, cette œuvre est très cohérente avec le reste de l'œuvre de Tripp, attaché à décrire la vie telle qu'elle est. Je dirais même que par le prisme de ce drame, on comprend davantage la beauté organique de ce qu'il a pu proposer en termes de fiction et d'esthétique.

Le petit frère de JeanLouis Tripp

En bref… À découvrir, que vous connaissiez au nom le bédéiste.

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