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Un palais de papier

Blog lecture, avis & chroniques

Alicia : Prima ballerina assoluta d'Eileen Hofer & Mayalen Goust

"Dans les rues de La Havane, entre 1959 et 2011, les vies se croisent et se recroisent. Aujourd'hui celle d'Amanda, jeune ballerine en devenir. Hier, celle de Manuela, mère célibataire, qui n'aura fait qu'effleurer son rêve de danseuse classique et enfin celle d'Alicia Alonso, dont on suit l'ascension vers la gloire jusqu'à devenir prima ballerina assoluta au parcours exceptionnel. Dans un Cuba où règnent la débrouille et l'entraide, tout autant que la dénonciation et le marché noir, l'histoire de la démocratisation de la danse classique rime singulièrement avec l'avènement du régime révolutionnaire. Pour Amanda, la compétition est rude pour être parmi les meilleures, tandis que pour Alicia, les choix ne sont plus seulement artistiques, mais politiques, lorsqu'on voudra faire d'elle un instrument de l'idéologie castriste."

Rue de Sèvres - 144 pages

Bande dessinée one-shot parue il y a quelques années, Alicia : Prima ballerina assoluta est une variation fictive autour d'un personnage historique bien réel : Alicia Alonso. Cette femme, danseuse classique cubaine considérée comme l'une des plus grandes étoiles de sa génération, a profité du Castrisme à son arrivée au pouvoir puis dans les années qui suivirent pour mettre en route un projet d'école de danse puis, de ballet cubain. En "échange" si l'on peut dire, elle a activement œuvré à la propagande politique, donnant au ballet un rôle tout à fait particulier au sein de la culture populaire cubaine.

Au côté de quelques planches flashback revenant sur l'histoire d'Alicia, nous suivons également le destin de nombreux personnages dans le Cuba des années 2010. Pénuries en tout genre, système politique et social à bout de souffle : le contraste est béant entre l'idéal communiste de l'époque de la jeunesse d'Alicia et la désillusion contemporaine croissante. C'est dans cette idée que réside tout l'intérêt de cette bande dessinée, au-delà même de la question de la danse. Les collusions douteuses entre arts et politique sont bien interrogées : certes, le ballet, art "bourgeois" est accessible à toutes et tous, mais à quel prix ? 

Malgré tout l'intérêt porté à cette histoire, il me faut cependant avouer avoir trouvé la construction de l'ensemble inutilement absconse, avec une multiplicité de personnages et d'ellipses dont je n'ai pas forcément saisi l'utilité. Bien sûr, cela nous permet de prendre le pouls du Cuba contemporain. Toutefois, le titre aurait pu aboutir à cela en condensant son scénario. Certes, j'ai appris nombre de faits ; mais il n'y a pas eu l'étincelle de la lecture qui me plaît.

Au sujet du dessin en revanche (et c'est d'autant plus frustrant), les graphismes éthérés et élancés sont un délice et rendent parfaitement hommage à la grâce exigeante de cette discipline de la danse classique qui soumet les corps.

Alicia : Prima ballerina assoluta d'Eileen Hofer & Mayalen Goust

En bref… À découvrir pour le fait historique relaté.

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