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Un palais de papier

Blog lecture, avis & chroniques

La bibliothèque de minuit de Matt Haig

"À trente-cinq ans, Nora Seeds a l'impression d'avoir tout raté. Lorsqu'elle se retrouve un soir dans la mystérieuse Bibliothèque de Minuit, c'est sa dernière chance de reprendre en main son destin. Si elle avait fait d'autres choix, que se serait-il passé ? Avec l'aide d'une amie bibliophile, elle n'a qu'à prendre des livres dans les rayonnages, tourner les pages et corriger ses erreurs pour inventer la vie parfaite. Pourtant, les choses ne se déroulent pas comme elle l'imaginait. Avant que minuit sonne, pourra-t-elle répondre à l'énigme la plus importante : qu'est-ce qu'une vie heureuse ?"

Mazarine - 414 pages

C'est très en retard que j'ai terminé hier ce titre, découvert dans le cadre du book-club Livraddict du week-end dernier, dont le thème était "Dans le monde du livre". Une bonne lecture dans l'ensemble, qui enfonce quelques portes ouvertes tout de même. 

Nous y suivons l'histoire d'une protagoniste, Nora qui, dans les premiers chapitres va faire une tentative de suicide par ingestion excessive de ses antidépresseurs. Toutefois, elle ne meurt ni totalement, ni ne continue de vivre : elle se retrouve en effet dans un entre-deux, une sorte de limbes prenant chez elle la forme d'une bibliothèque tenue par la professeure documentaliste de son collège d'autrefois. Ainsi se trouvent dans ces rayonnages des milliers de volumes, chacun contenant l'histoire d'un destin que Nora aurait pu mener si tel ou tel choix dans son existence avait été différent. 

La voici de ce fait face à une aubaine inédite : chercher parmi tout cela sa vie de rêve, celle où elle serait enfin heureuse et épanouie.

Son exploration va ainsi la mener sur différentes pistes, aussi variée que championne aux Jeux Olympiques, que rockstar, que glaciologue, etc. Le procédé est tout de suite très intéressant et bien exploité : l'auteur, Matt Haig, n'hésite pas à faire naître l'émotion et la surprise au gré de chaque ligne, nous poussant, aux côtés de Nora, à réfléchir plus profondément sur notre propre rapport aux regrets et aux actes manqués. Que fait-on réellement pour nous et pas pour les autres ? Et qu'est-ce qu'une existence heureuse, dans le fond ? Notre trentenaire Nora va ainsi peu à peu se dépêtrer de toutes ses lourdes interrogations pour finalement comprendre sur le tard que l'on passe parfois trop de temps à se tourner et à retourner vers le passé. 

Pour autant, à côté de cela, Matt Haig ne rechigne pas non plus à pousser son concept, finalement, de multivers assez loin, ne négligeant ainsi pas son allégorie au profit du flanc psychologique de l'ensemble. S'il se lance occasionnellement dans des explications scientifiques via ses personnages — pourquoi ne pas se contenter du fantastique ? — le propos n'est jamais abscons. D'autant que le découpage en bref chapitres donne à l'ensemble un rythme très agréable et évite de se perdre dans les écueils des phrases toutes faites et de l'injection au bonheur à tout prix. Pas mal, finalement, ce petit bouquin : c'est tout à fait facile à lire, simple, mais assez universel en termes de message. Je n'en attendais rien, et je ne suis pas déçue ^.^! 

En bref… La bibliothèque de minuit s'est avéré être une lecture plaisante, pas inoubliable certes, mais vectrice tout de même de beaux moments.

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